Vélo et Design : Roxy (son surnom), pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
Roxy Lo : Je suis designer industriel et j’adore les diverses formes de création. J’aime aussi beaucoup la cuisine et les voyages.
Parlons un peu de vélo. Vous avez conçu l’Ibis Mojo : ressemble t’il exactement à la façon dont vous l’avez dessiné, ou les contraintes techniques vous ont-elles obligé à modifier certains points ?
Je crois que je n’ai jamais vraiment cessé de concevoir le Mojo. À un moment donné, vous devez pourtant vous arrêter et finaliser le produit, il y a donc des contraintes de fabrication qui doivent être abordées afin d’obtenir un objet bien fini qui marche efficacement. Mais ce qui est bien au niveau du design, c’est qu’il est libre de toutes contraintes, les obligations étant la plupart du temps au niveau des courbes et des rayons minimums. Je pense qu’il y a certains aspects que j’aurais aimé différents, mais ils seraient si subtils que personne ne les remarquerait… à part moi. Certaines contraintes semblent apparaître après le processus de moulage, la peinture peut parfois cacher quelques détails de conception : c’est l’une des choses que je ne cesse d’améliorer, année après année.
Mojo et Ripley, peut-on parler d’un design féminin? Est-ce une surprise de voir une femme designer de vélo dans un domaine à prédominance masculine ?
Je suppose qu’il est rare d’être une femme dans ce domaine, mais il est plus rare encore d’être un(e) designer. L’ingénierie règne principalement dans l’industrie du vélo. Certains diront que la ligne de ces modèles plaît, mais je ne me permettrais pas de commenter.
Vous dessinez des sacs pour vélos, éclairages, mais aussi, de la vaisselle : à objets différents, même approche?
Oui, ma démarche est la même quoi que je développe. Parfois cela peut varier un peu, selon qu’il s’agisse d’un objet qui sera manipulé par de petites mains, où sur lequel on sera assis. Je pense que cela aide le processus de conception global du produit si je suis aussi le (son) client. De cette façon, je peux identifier les problèmes et les solutions possibles.
Sur quel(s) vélo(s) roulez-vous ?
J’ai un Ibis Silk et un Mojo SLR. Cette année je n’ai roulé que 3800km, mais plus de 700 en dénivelé. Je vais sans doute privilégier la route, mais ça change tous les ans !
Travaillez-vous sur de nouveaux modèles chez Ibis ? Avez-vous été contactée par d’autres marques ?
Oui, je suis un partenaire actif de la marque et de l’entreprise Ibis. Nous développons constamment de nouveaux cadres et composants. Lorsque j’ai commencé à concevoir des vélos, quelques entreprises m’ont approché pour développer des cadres. Mais puisque j’ai des parts dans l’entreprise, je ne peux le faire.
Quel type de projet souhaiteriez-vous concevoir?
Mon rêve : concevoir une façon inédite (qui n’existe pas) de transporter les gens…
Pour conclure : voulez-vous dire quelque chose aux lecteurs de Vélo et Design ?
Merci d’avoir lu mon histoire sur Velo et Design ! Continuez à innover, à créer et à trouver de la beauté dans le vélo. C’est formidable de voir autant de passion et d’enthousiasme à propos de ce moyen de transport.
Cette interview est j’espère la première d’une série à suivre. Roxy semble s’être parfaitement intégrée à l’équipe Ibis, et a la chance de n’avoir que « peu » de contraintes dans le dessin des cadres. Cela peut sembler étonnant du fait des nombreux paramètres à intégrer : géométrie, suspension, emplacement des éléments techniques, fabrication… Par ailleurs, Ibis s’est doté d’un atout indéniable : une designer de vélo-rider qui a su donner un style remarquable d’entre toute la production de cycles actuelle. Pour en savoir plus sur le travail de Roxy Lo, vous pouvez visiter son site.