Motoriser son vélo à l’électricité, c’est désormais possible… et plutôt une bonne nouvelle. Pourquoi alors convertir son vélo en vélo électrique ?
Parce que c’est une raison de plus de le préférer à la voiture ! S’il est impossible d’agir sur la (mauvaise) météo, difficile de changer ses habitudes ou de trouver la motivation, distance et dénivelé ne vous feront plus peur désormais grâce aux kits de transformation électriques ! En attendant, peut-être, l’essor des vélos magnétiques, voici les solutions actuelles qui permettent de modifier votre bicyclette en VAE… Article mis à jour le 07/09/2024.
Quelques précisions sont nécessaires avant de débuter ce comparatif. Toutes les données présentées ici proviennent des constructeurs.
Celles-ci sont indiquées comme suit :
Chaque moteur, de type Pedelec, est doté d’une puissance de 250W pour une vitesse maximale de 25km/h (assistance coupée au-delà), ce afin de répondre aux législations françaises et européennes concernant les VAE.
– Les roues de vélo à moteur électrique intégré
– Le kit d’électrification de vélo open source
– Les moteurs électriques à friction
– Les kits moteur pédalier
– Le moteur électrique invisible
Les roues de vélo à moteur électrique intégré
Sur les vélos à assistance électrique classiques, la roue arrière intègre un moteur moyeu, la batterie se situant quant à elle sur le porte-bagages ou mieux, dans le cadre. Ici, tout est dans la roue !
Et si nous commencions cet état des lieux par le modèle français ? Voici Rool’in, qui se démarque des autres systèmes en se plaçant dans la roue avant, pleine qui plus est, assurant une bonne étanchéité à l’ensemble. Selon le fabricant, ce poids positionné à l’avant n’est pas une contrainte et garantit un bon équilibre au vélo. Compatible frein à disque (spécifique), cette roue à moteur est reliée à une console permettant trois niveaux d’assistance ou directement à son smartphone pour la version SMART connectée. Et pour la recharger, il suffit de la brancher !
Made in Italy, le moyeu électrique Zehus (partenaire technique de Flykly) semble le plus abouti : son fabricant affirme en effet qu’il n’aura jamais besoin d’être rechargé avec du courant électrique… Pour assurer cette prouesse, l’algorithme spécifique au système se sert des phases de descente, freinage et rétropédalage pour alimenter la batterie, mais aussi des phases de pédalage constant en le durcissant de manière imperceptible, tout en assurant l’assistance nécessaire lors des accélérations et montées. Là encore, une application smartphone est dédiée et propose diverses informations. Seuls les constructeurs peuvent équiper leurs gammes pour le moment…
Cette jolie (mais très lourde) fleur nommée Teebike est disponible en quatre tailles de roue. Compatible uniquement en roue avant, elle sera très simple à installer… d’autant plus simple que seul le smartphone suffit pour la commander ! Roue parmi les plus lourdes de ce comparatif, elle nécessitera toutefois des outils pour être démontée et rechargée…
Un kit de transformation vélo électrique, où ça ? Encore en précommande, le système Swytch est un peu différent des roues présentées plus haut : s’il comporte bien un moteur dans le moyeu de la roue avant, la batterie et le module de commande sont eux placés dans la petite sacoche à clipser sur le cintre. Celle-ci fait d’ailleurs office d’éclairage ! L’entreprise propose en outre différents vélos, de l’urbain classique au low rider, en passant par le carbone… et même un grand-bi !
Et voilà un autre kit vraiment discret : Vekkit. Made in Pologne, il s’adapte comme le système précédent à un grand nombre de diamètres de roue, roue dont on peut choisir la couleur de la jante et des rayons. Roue avant, arrière, à freinage patins, disques ou roller, couleur du moteur, choix de l’emplacement de la sacoche (au guidon ou à la selle) et de son coloris, capacité de la batterie… De nombreuses possibilités ont été pensées pour convertir son vélo en vélo électrique, à un tarif raisonnable. Seuls les capteur et contrôleur font vraiment entrée de gamme : ils sont imprimés en 3D. Une application dédiée a pourtant été également développée pour changer le mode d’assistance notamment. Un kit intéressant dans son approche « makers », modulable et non fabriqué en Chine…
Pour finir ce comparatif, voici une exception : la roue électrique GeoOrbital, classée ici pour son look improbable.
Avec une puissance de 500W elle sort de ce classement mais méritait d’être vue !
[box]Comme vous avez pu le découvrir au travers de ces différents exemples, chaque modèle possède son propre système ou environnement : console ou appli smartphone, choix du niveau de l’assistance ou fonctionnement automatisé, génération d’énergie ou non… Cependant, ils partagent quelques point communs telles la facilité d’installation ou la simplicité de recharge. Restent le poids, mais surtout le prix (et la disponibilité pour certains) de ces produits… Moitié moins chers qu’un bon VAE, ils sont pourtant une alternative à l’achat d’une bicyclette à assistance électrique trop souvent oubliée. En effet, ces roues motorisées permettent d’équiper tous les types de vélos, du fixie au vélo de ville en passant par le VTT, de quoi contenter nombre d’utilisateurs.[/box]
Le kit d’électrification de vélo open source
Vous êtes bricoleurs ou ne souhaitez pas investir une fortune dans un équipement électrique pour votre bicyclette ? L’équipe caennaise de Hope & Bike a pensé à vous ! A l’aide de cette notice de montage (et de la documentation technique), vous pourrez convertir son vélo en vélo électrique. Et si c’est trop compliqué pour vous, faites appel aux makers du fablab local !
Les moteurs électriques à friction
Dans cette catégorie, c’est un galet motorisé amovible qui entraîne le pneu par frottement. Un montage à demeure un peu plus complexe qu’une roue à moteur intégré qui accélérera l’usure du pneu, mais plus léger. Et plus besoin de pédaler… on est donc en droit de se poser quelques questions à propos de ce type de dispositif qui peut transformer de façon ponctuelle votre bicyclette en vélomoteur, et pas juste en vélo à assistance électrique.
Voici le Rubbee : dans ce cas, le moteur n’est plus dans la roue, mais sur celle-ci… Son moteur qui entraîne la roue arrière via un galet transforme votre vélo en e-bike. En effet, même plus besoin de pédaler ! Un régulateur monté sur le guidon permet de gérer son assistance. L’ensemble s’adapte très facilement sur nombre de pneus et de tiges de selle, mais est à oublier en revanche si votre vélo possède un porte-bagages…
Plus imposant que le modèle précédent, le Ease de TUM Create n’est en revanche compatible qu’avec les grandes roues (26″ et au-delà). On oubliera les vélos urbains 20″ donc. Pliable pour un gain de place hors utilisation, il s’installe très facilement sur le cadre à l’aide d’une simple vis, à gauche ou à droite du cadre. Pratique, il laisse la place pour un garde-boue et ne nécessite pas de console au guidon. A suivre !
(bien) Plus léger que les modèles précédents, voici l’autrichien Add-e. Et à la différence de ses congénères, il se compose de deux parties : moteur et entraînement d’une part, et batterie de l’autre. Celle-ci nécessitera un montage sur la cadre via un porte-bidon ou des adaptateurs, et une version dédiée aux Brompton a même été conçue. Un test complet est rédigé ici (en anglais) : pour résumer, poids et installation facilitée (une vis, adaptateurs disponibles) comme avantages; tarif, absence de niveau de batterie comme inconvénients.
Retour en France avec un système similaire au précédent baptisé Gboost et développé à Grenoble. Les performances globales (autonomie, temps de charge) sont similaires au Add-e mais le Gboost est proposé avec deux versions Pedelec supplémentaires dont une qui place la batterie à l’arrière de la selle. Par ailleurs, les modèles Gboost sont associés à une application Android (iOS prochainement) pour les réglages du moteur.
Enfin, un modèle un peu particulier avec le ShareRoller. Prévu à l’origine pour équiper les vélos en libre service, ce système peut propulser une bicyclette jusqu’à 29km/h. Intégrant un phare, il se positionne cette fois à l’avant pour s’adapter à la roue, voire aux roues puisque ce module est prévu également… pour les trottinettes ! Un shifter suffit pour sélectionner la puissance d’assistance voulue. Enfin, il permet également de recharger son téléphone ou son lecteur MP3. Peut-être un jour sur les Vélib ?
[box]Solutions plus onéreuses que les roues motorisés, ces moteurs à friction useront vos pneus sans que vous ayez besoin de pédaler ! Une autre façon d’envisager le vélo pour les personnes ayant besoin d’une assistance plus importante, système par ailleurs facile à partager sur les différents vélos d’une famille par exemple, et à recharger sans avoir à démonter la roue.[/box]
Les kits moteur pédalier
Ici, le principe n’est plus d’entraîner la roue mais directement la transmission. Cela nécessite une installation un peu plus complexe convertir son vélo en vélo électrique. Des motorisations souvent plus puissantes que l’on retrouve notamment sur des VTT à assistance électrique, mais également sur des vélos urbains.
Pour illustrer ce type de moteur, voici le Cycloboost. Ce moteur pédalier peut délivrer jusqu’à 600W de puissance pour atteindre 46km/h. Le système possède un accélérateur pour la gérer et une console pour contrôler l’ensemble. A noter, la batterie s’installe cette fois sur le cadre.
[box]Un système plus technique à installer pour une utilisation plus sportive, participant à un meilleur équilibre des masses que les systèmes précédents et souvent aussi cher qu’une roue à moyeu moteur.[/box]
Le moteur électrique invisible
Cette technologie ne date pas d’hier et est aujourd’hui disponible : elle consiste en un système à engrenages entraînant le pédalier et totalement dissimulé dans le cadre.
Si aucune des solutions proposées ci-dessus ne vous plaît car trop visible ou encombrante, ce moteur caché vous conviendra peut-être. Adaptable sur la majorité des cadres (selon diamètre du tube de selle), le Vivax Assist ne développe toutefois « que » 200W. Bien à l’abri et se commandant du pouce, il ne risque pas de détérioration, concentre sa masse au cœur du vélo et s’installe facilement. Quelques inconvénients toutefois : son tarif (qui n’inclut pas le montage par un détaillant) et la batterie à mettre dans une sacoche, à moins d’opter pour le Invisible Performance Package (une tige de selle à batterie intégrée facturée… 499€).
[box]Tout en discrétion, ce moteur électrique caché vous permettra d’épater vos compagnons de sortie ! Centré, intégré et au poids contenu, il faudra néanmoins s’acquitter d’une petite somme pour en profiter si votre monture est compatible…[/box]
Pour terminer ce comparatif, je vous invite à lire cet article sur l’homologation et la législation des vélos électriques.
Et si vous connaissez d’autres roues, d’autres systèmes à friction… ou d’autres solutions pour convertir son vélo en vélo électrique, faites-moi signe !