Si je vous dis « déimatique », cela vous parle t’il ?
Biomimétisme, peut-être un peu plus ?
Non, le blog ne s’est pas transformé en abécédaire de biologie : ces termes techniques sont ceux utilisés par Will Verity à propos de son projet de veste communicante lumineuse pour cycliste… Baptisé Deimatic Clothing, il utilise ce concept de « déimatique », dit à propos d’un comportement de défense adopté par certains animaux et consistant à intimider le prédateur.
Et le prédateur ici, c’est l’automobiliste…
Tout est parti du rapport « Get Britain Cycling », ou comment accroître le nombre de cyclistes dans le Royaume Uni en 2050.
En étudiant les chiffres, Verity s’est penché plus particulièrement sur la question des femmes, bien moins enclines à se déplacer à bicyclette que d’autres pays d’Europe et ce principalement par peur (d’être blessées). Un paradoxe puisque statistiquement, il faudrait rouler tous les jours pendant 900 ans (!!!) à Londres pour craindre un réel danger. Pour pallier à ce sentiment d’insécurité, le concepteur s’est demandé si le comportement spécifique de certains animaux face à la peur pouvait avoir des applications, textiles notamment. Après plusieurs recherches, il aboutit à cette veste communicante cycliste lumineuse.
Bardée de capteurs de proximité, son panneau lumineux dorsal clignotera si un véhicule s’approche d’un peu trop près, et plus ou moins vite selon sa vitesse… Découvrez les essais du prototype sur route dans cette courte vidéo :
Cette veste intelligente provient elle-même d’une réflexion intelligente. En effet, selon Verity les vestes réfléchissantes peuvent être identifiées comme des obstacles (panneaux, barrières) et non comme des personnes. En modifiant la perception visuelle que l’on a du cycliste, on penserait ainsi à faire davantage attention à lui. Et en espérant qu’elle ne surprenne pas trop l’automobiliste suiveur… Réalisée en tissu technique imperméable à l’occasion de son diplôme de fin d’études, elle restera sans doute à l’état de prototype. Une idée biomimétique (inspirée du vivant) fort intéressante, non ?